Formateurs, sortez de votre zone de confort!

Introduction,

Cet article est une invitation à sortir de sa zone de confort, et est plus particulièrement destiné aux formateurs « traditionnels » qui envisagent (ou pas) d’entrer dans l’ère du digital learning.
Cet article aborde également trois notions rarement vues ensemble dans la littérature: La notion de zone de confort, la notion de Zone de Développement Proximal (ZDP) selon Vytgotski et la notion de cercle de compétence, selon Warren Buffet.

La zone de confort : exploration du concept

La zone de confort

La zone de confort et les autres zones

Dans un article intitulé « From Comfort zone to performance management » (1) dont est extraite l’illustration ci-dessus, Alasdair White définit ainsi la notion de zone de confort (comfort zone):
« The comfort zone is a behavioural state within which a person operates
in an anxiety-neutral condition, using a limited set of behaviours to
deliver a steady level of performance, usually without a sense of risk. »
A noter dans cette définition, la neutralité du niveau d’anxiété, le nombre limité de comportements (et donc leur prévisibilité) un niveau de performance stable ou constant et l’absence de risque (en général).

Rester dans sa zone de confort est « confortable », mais ne permet pas de progresser. 
Dans sa zone de confort, on maîtrise la situation, on ne se fatigue pas, on est à l’aise, on assure une qualité ou une performance constante. A contrario, on ne progresse pas, on risque de s’ennuyer, voire de perdre sa vigilance.

Quel rapport avec la ZDP de Vygotski et le cercle de compétence selon Warren Buffet?

Les trois concepts sont d’une manière ou d’une autre associés à la notion de performance /efficacité – et de danger ou risque.

La notion de ZDP et la notion de zone de confort

ZDP et zone de Confort

ZDP et zone de Confort

Avec le ZDP, le rapport est évident. En effet, si l’on rapproche les deux schémas, l’on voit une superposition possible entre la ZDP et la Zone d’apprentissage et de découverte qui entoure la zone de confort. La zone d’apprentissage et de découverte étant ce qu’Alasdair White appelle « the optimal performance zone ».

C’est dans la ZDP, dans cette zone précise, que l’enfant va apprendre, toute activité au delà de la ZDP serait inutile voire potentiellement dangereuse.
Voyez comment la ZDP est définie;
« La distinction entre la genèse interpsychique et la genèse intrapsychique des fonctions mentales supérieures conduit Vygotski à l’élaboration du célèbre concept de « zone de développement proximal » (ZDP).

Ce concept postule la nécessité d’établir au moins deux niveaux de développement chez l’enfant. D’une part, le niveau de développement actuel, déterminé par les tâches qu’il peut réussir seul (sans l’aide d’autrui), qui correspond à l’exercice autonome et intériorisé des compétences cognitives. D’autre part, le niveau de développement potentiel qui est déterminé par les tâches qu’il n’est pas encore capable de réussir seul, mais qu’il peut réussir dans des situations de coopération et d’interaction avec des membres plus expérimentés de la culture (adultes en particulier) 

La notion de cercle de compétence
Warren Buffet, quant a lui, postule que l’on doit toujours rester à l’intérieur de son cercle de compétence, au-delà on entre dans une zone dangereuse (dans les affaires).
« Ce dont un investisseur à besoin, c’est de la capacité à évaluer et sélectionner des sociétés. Notez le mot « sélectionner ». Vous n’avez pas besoin d’être un expert sur chaque société, ni même sur beaucoup de sociétés. Vous devez être capable d’évaluer justement les sociétés qui sont dans votre cercle de compétence. La taille de ce cercle n’est pas très importante, en revanche, connaitre ses limites, est vital. »(2)

Aucun formateur sensé ne prendrait le risque de sortir de son domaine d’expertise ou de compétence.

Savoir ce que l’on sait, dans un domaine de connaissance ou d’activité, se connaître soi-même et connaître ses limites.
Naturellement, il y a, pour un formateur, toujours la possibilité de faire une reconversion complète, passer de la bureautique à la permaculture, mais le processus d’apprentissage sera plus long, et, comme l’écrit si bien Marc Aurèle (3) :
– Dans l’art de l’écriture et de la lecture, tu ne peux enseigner qu’après avoir appris. Il en est de même, à plus forte raison de l’art de la vie.

Sortir de sa zone de confort, quels bénéfices?

Sortir de sa zone de confort, c’est entrer dans sa zone d’apprentissage et de découverte.
Certes, cela génère un peu de stress, de l’anxiété, le sentiment d’incompétence, une moindre performance au début, mais, pour quels bénéfices!

Si l’on reprend les arguments de Karine Aubry (4), qui elle-même se réfère à Alasdair White, les bénéfices de l’entrée dans la zone d’apprentissage et de découverte sont les suivants:
– évolution,
– élargissement des compétences,
– élargissement de la zone de confort,
– favorise la concentration, l’attention,
– ouverture de l’esprit sur de nouveaux territoires,
– amélioration de la confiance en soi et l’estime de soi.

Alors quoi? Pourquoi sortir de notre zone de confort, nous formateurs?

La première, et c’est la raison essentielle, « pour réaliser nos rêves », réaliser notre vision.

Si vous m’avez lu jusqu’ici, vous aurez compris qu’oser sortir de notre zone de confort nous concerne tous, mais en quoi est-ce particulièrement important pour des formateurs?
Pour un formateur, la deuxième raison sera offensive ou défensive selon sa vision:
offensive s’il entre sur le marché (voir les nouveaux entrants sur le marché des MOOCs, SPOC et COOC)  mais ce n’est pas à ce formateur là que cet article s’adresse, car il est déjà convaincu,
défensive s’il est déjà sur le marché de la formation parfois depuis longtemps
En effet, pour un formateur, qui resterait dans la modalité de formation présentielle, il y a un risque de voir son marché progressivement se restreindre, drastiquement.

Pour faire face à cette perte d’activité, il lui sera nécessaire d’envisager d’autres modalités d’intervention qui le feront sortir de sa zone de confort.
Nous avons aussi vu, que sortir de sa zone de confort, est le seul moyen de l’élargir.

Quand est-il nécessaire, voire vital de sortir de sa zone de confort? Quand est-ce le bon moment?

A quel moment sortir de sa zone de confort?

Patrick Bérard, dans une conversation sur LinkedIn, nous dit:

« Si votre zone de confort est devenue inconfortable, c’est qu’il est l’heure de changer ! » (ici, dans son contexte)

C’est certainement un bon signal d’alerte, mais n’est-il pas déjà trop tard pour se poser la question?

Si la zone de confort est devenue inconfortable, c’est probablement que l’on est déjà en situation de déclin soit dans sa performance par rapport aux (nouvelles) exigences de son métier, soit dans son pouvoir d’influence ou de décision (suite à une fusion, on a ajouté 2 nouveaux niveaux de décision entre vous-même et le PDG).
Prendre conscience de l’inconfort peut alors, en effet, agir comme déclencheur.

Mais, dans un contexte de changement toujours plus rapide, et mondial, ne rien faire pour changer c’est souvent prendre un risque majeur.  Dans l’ouate de nos routines, rigidifiés dans nos modes de pensées, d’action et d’organisation, on ne voit pas les changements arriver et l’on n’est pas prêts à encaisser les chocs que la « Disruption digitale » nous prépare.
=> Sortir de sa zone de confort dès que l’on prend conscience du fait que nous restons dedans et que nous en avons fait notre refuge.

Aujourd’hui, que nous demandent nos clients?

Eumathos Blog Article e-learning

– réduire la durée de nos formations présentielles, donc faire en un ou deux jours ce que nous faisions en 5 jours il y a 10, 20 ou 30 ans,
– c’est à dire toujours faire plus vite et moins cher,
– introduire des webinars dans vos dispositifs de formation et passer encore moins de temps en présentiel,
– enrichir nos dispositifs avec des activités ludiques (de la gamification) et du digital
– contribuer à des MOOCs, SPOCs, COOC et autres dispositifs et mettre notre savoir en boîte (sous la forme de vidéo très courtes de préférence)

Comment faire tout cela sans sortir de notre zone de confort?

Alors, comment y aller?

Avant d’y aller, vous vous intéressez au sujet du digital learning en :
1) faisant de la veille sur les réseaux sociaux,
2) participant à des salons professionnel,
3) participant à des webinars (ils sont souvent gratuits),
4) faisant des réserves financières, et de temps.

Et, quand vous pensez avoir les moyens de vos actions,
Vous:

a) choisissez une domaine et une offre pour lesquels avez un marché et ou le digital learning vous permettra d’étendre votre capacités d’action sans totalement cannibaliser votre offre actuelle,
b) vous formez, idéalement dans une logique de formation-action, comme dans le dispositif proposé ici, (un peu de pub ne nuit pas),
c) commencez modestement – un module de quelques heures maximum -,
d) expérimentez avec des clients ou prospects amis,
e) améliorez / sécurisez votre dispositif,
f) communiquez, communiquez, communiquez.
Voilà, vous êtes lancés.
Bravo!

Sources et références

(1) source: From Comfort zone to performance management
(2) Source:  Citations de Warren Buffet 
(3) Source: « Pensées pour moi-même » – Livre XI – Marc Aurèle
(4) source sur le Blog de Karine Aubry

 

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