Créer la confiance dans une communauté de pratique naissante

Introduction

Dans un ouvrage collectif « Communautés de pratique et management de la formation »
Sous la direction de Eddie Soulier et Jacques Audran, ouvrage à paraître aux Presses de L’UTBM, je me suis penché sur le sujet de la confiance dans les communautés de pratique naissantes. Dans l’article dont est extrait le passage ci-dessous, j’aborde dans un contexte de communauté de pratique interculturelle trois sujets qui sont clés: la confiance, les conversations et la convivialité. Dans ce passage sur la confiance, j’aborde sucessivement, le pourquoi, le quand et le comment de la création des conditions de la confiance.
Qu’est-ce que la confiance, pourquoi est-elle aussi importante pour les communautés naissantes, à quel moment elle se crée et comment fait-on pour la construire et la conserver ?

Quoi?

La confiance c’est « l’attente de ne pas être désavantagé par l’action d’un autre; cela constitue la base indispensable à toute coopération ».

Pourquoi?

Pourquoi s’efforcer d’instaurer la confiance dans la communauté de pratique naissante ? La réponse vous semblera d’une grande évidence : la confiance, dans les autres et en soi est la condition du partage et de la prise de risque qui sont essentiels pour la vie d’une communauté de pratique.

Escalade

Confiance en soi et dans ceux qui assurent

Quand?

Quand faut-il s’efforcer d’instaurer la confiance ?

Dès le premier moment, c’est un moment clé qui détermine la perception que l’on aura de la suite des interactions. L’instauration de la confiance est critique dans les premiers moments de la vie d’une communauté de pratique et encore plus dans une communauté dans laquelle différentes cultures sont représentées.

Comment

Comment prendre en compte les dimensions culturelles et interculturelles au moment où la communauté de pratique se met en place ?

Il y a différents niveaux de culture qui se superposent ou s’imbriquent : culture régionale, nationale, linguistique, métier, d’entreprise. L’usage du « tu » dans les relations professionnelles, dès le premier moment, pourra être accepté ou sera la norme dans certaines cultures d’entreprises (dans certains pôles au sein d’un même groupe), dans certains pays (les pays nordiques, Norvège, Suède, Danemark) et être impensable dans d’autres cultures. Pour prendre en considération d’autres dimensions qui déterminent la communication. La relation au temps et à l’espace.

Comment créer la confiance ? Voilà ce que l’on peut essayer au début :
– savoir à qui l’on s’adresse :cela peut sembler évident, mais selon la distance hiérarchique de la culture dans laquelle on fonctionne et la place de son interlocuteur dans l’organisation, on ne va entrer en relation de la même manière. Si l’on compare la France et l’Allemagne, la France se caractérise par une grande distance hiérarchique (selon Hofstede) alors que l’Allemagne est parmi les pays qui ont une faible distance hiérarchique;
– entrer en relation de manière personnelle et individuelle avec chaque membre (mais suspendre son jugement sur ce que l’on va entendre percevoir dans le premier moment de la rencontre);
– s’engager formellement sur la confidentialité des échanges;
– écouter ce que le futur membre nous dit sur lui-même, ses attentes vis à vis de la Communauté de Pratique;
– construire de manière collaborative les règles (la charte) de fonctionnement en recherchant le plus haut niveau possible de consensus.

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