Codéveloppement à haute vitesse 8/n

Introduction : Etape 5 Synthèse et plan d’action

Dans l’article précédent nous avons vu l’étape 4 de la méthode, le moment central de la Consultation.
Dans cet article, nous allons laisser partir Hartmut en vacances sur la mer Baltique et voir cette 5e étape du point de vue des inventeurs de la méthode du Groupe de Codéveloppement Professionnel
(Adrien Payette et Claude Champagne) (1) et faire des ponts avec deux modèles qui nous sont connus: Le modèle d’apprentissage selon KOLB et la carte d’immunité au changement de Robert Kegan et Lisa Laskow Lahey

Résumé des épisodes précédents

Souvenez-vous, Harmut était venu avec un problème (de surpoids), avait répondu à des questions de clarification, passé un contrat et enfin reçu des consultants une liste d’action possible; pour lui ce serait le moment de faire le tri entre ces idées et de proposer un plan d’action.

L’étape 5 – Synthèse des informations et Plan d’action selon les auteurs de la méthode

Payette et Champagne nous disent (page 73) (1) :

« plutôt que de se limiter à énoncer verbalement sa position sur les commentaires reçus, le client est invité à orienter son action vers des gestes concrets.
(…)
Avec l’aide du groupe le client formule une hypothèse d’action facilement réalisable avant la rencontre suivante. Il s’agit d’un micro plan d’action, concret, réaliste, même facile à réaliser en ce qui concerne les ressources nécessaires.
(…) Comme toute cette démarche constitue un laboratoire expérimental, ce petit projet lui permettra de vérifier graduellement ses hypothèses,
pour alimenter et affirmer sa propre théorie à l’égard de la situation qu’il a présentée

(…) la plupart du temps, au cours de la réalisation du projet, le groupe constitue une référence pour le client; il se sait soutenu par l’existence même de ce groupe

Quel rapport avec le modèle de KOLB?

Dans leur livre (1), Payette et Champagne font très explicitement référence au modèle de Kolb qui a manifestement largement inspiré leur démarche,
Pour ceux qui ne connaîtrait pas le modèle, voir ci-dessous une illustration. Un recherche rapide sur internet vous permettra d’approfondir le sujet

En page 58, Payette et Champagne nous disent:
La démarche d’apprentissage proposée par le groupe de co-développement s’inspire de ce modèle. Elle part d’une expérience (préoccupation, problème ou projet) que le client choisit d’exposer.

Cette expérience devient sont « sujet » de consultation.

Après avoir préparé son sujet de consultation, le client le présente au groupe, et ce faisant s’expose lui-même au groupe.

Les membres du groupe, dans un premier temps, s’appliquent à bien comprendre le sujet de la consultation et les attentes du client

Et nous proposent une présentation graphique de la manière dont on peut appliquer le modèle de KOLB au groupe de Codéveloppement:

Quel rapport avec Robert Kegan et Lisa Laskow Lahey?

Si nous relisons l’extrait de l’ouvrage de Payette et Champagne ci-dessus et plus particulièrement ce passage:
« Comme toute cette démarche constitue un laboratoire expérimental, ce petit projet lui permettra de vérifier graduellement ses hypothèses, pour alimenter et affirmer sa propre théorie à l’égard de la situation qu’il a présentée. »

Ce laboratoire expérimental, ce petit projet, la vérification de ses hypothèses.

Tout cela fait irrésistiblement penser à l’ « Immunity to Change Map » de Kegan et Laskow Lahey, un outil central dans leur oeuvre et qui apparaît au moins dans trois ouvrages que je cite en référence (2).

Ci-dessous la structure de l’outil « carte de l’immunité au changement », librement traduite et commentée par mes soins:

 

En effet, la 4 colonne de l’outil fait référence à des hypothèses fondamentales qui vont faire l’objet d’expérimentations (exemple: je suis MANAGER mon hypothèse fondamentale « Si je dis non aux demandes d’aide de mes collaborateurs/de mon patron), ils vont cesser de m’aimer, de me respecter).-Le manager qui a décelé cette hypothèse importante va « expérimenter » apprendre à dire non, d’abord avec ceux avec qui le risque sera faible et avec qui sera facile à expérimenter, pour arriver, après plusieurs expérimentations à dire NON (avec les formes) à son propre N+1.
Cette idée d’expérimentation est centrale dans la démarche de changement de Kegan et Laskow Lahey; elle ne l’est pas moins chez Payette et Champagne.

Conclusion provisoire


Avant de retrouver Hartmut à cette même étape un jour prochain, (ci-dessus un photo qui nous est parvenue hier soir)

ce qu’il faut retenir, selon moi:

1. A cette étape Le CLIENT construit avec l’aide des Consultants un micro plan d’action, concret et facile à mettre en oeuvre (jusqu’à la prochaine réunion du groupe)
2. Avant la réunion suivante il réalise les actions du plan – et trace précisément ce qu’il a fait, dit, ressenti…et prépare une sorte de compte-rendu
3. Dans une logique « expérimentale » il va pouvoir imaginer (avec le soutien du groupe) d’autres actions similaires qu’il pourrait réaliser dans le but de résoudre son problème ou son projet
4. Juste par sa présence, le Groupe de codéveloppement professionnel constitue un soutien à la mise en oeuvre du plan d’action – car il y a eu « engagement » implicite ou explicite vis à vis du groupe

Prochaine épisode
Cela va dépendre d’Hartmut
Etape 5 – Synthèse et plan d’action d’Hartmut
ou
Etape 6: Evaluation – apprentissage – régulation

Références

(1) Le Groupe de Codéveloppement Professionnel – Adrien Payette et Claude Champagne – Presse de L’Université du Québec (1997)

(2) Quelques livres dont les trois ouvrages de Kegan et Laskow Lahey

2.1 An Everyone Culture (c) 2016

2.2 Immunity to Change (c) 2009

2.3 How the Way We Talk Can Change the Way We Work (c) 2001

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