Mes communautés d’apprentissage en Allemagne et en France

Source image Georges-Emile Carette, Vue du Pont-Neuf (La Samaritaine), vers 1900, huile sur toile, Paris, Musée Carnavalet – Wikipedia

Introduction

La Samaritaine avait pour slogan « on trouve tout à la Samaritaine » Qui se souviens du premier MooC francophone? « Internet, tout y est pour apprendre » ou ITyPA
Si l’on pense ressources d’apprentissage, c’est probablement vrai de l’Internet! Posts, Articles, podcasts, vidéos, Tutoriels YouTube, sont disponibles à 1 ou 2 clics, et il en arrive des milliers à chaque instant.

Si l’on doit aborder un nouveau sujet, hors de sa zone de connaissance / compétence, le premier réflexe sera d’aller voir ce que l’on va pouvoir trouver directement accessible sur l’internet.

Avant tout effort personnel, le collégien / voire aussi l’élève du primaire qui dispose d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un téléphone portable va consulter Wikipedia et faire un copier-coller direct sans trop s’attacher au contenu…

Mais ce n’est pas de cela que je veux vous parler aujourd’hui, mais plutôt de l’intelligence collective et de mes communautés d’apprentissage, à partir de mon expérience personnelle de coach, (ancien) prof, concepteur pédagogique, consultant-formateur, facilitateur et tuteur.

1 – Team Learning

Un entraîneur/sélectionneur (0a) de l’équipe de France de football et de grands clubs français ou anglais, disait que sa pratique de coach sportif avait plus apporté à sa pratique d’enseignant que l’inverse. Je dirais la même chose dans mon cas, j’ai coaché mes petits-camarades bien avant d’être prof, et ma pratique ultérieure de coach d’équipes de sport collectif (jeunes et équipes féminines) a plus apporté à ma pratique d’enseignant (quand j’étais enseignant, c’est à dire entre 1975 et 1983) que l’inverse.
Ce ne sont pas les quelques heures/semaine en psychologie de l’apprentissage (5 heures par semaine tout de même) reçues en classe préparatoire (P1) et, plus tard, les UV de didactique des langues et épreuves de préparation au CAPES qui ont vraiment informé ma pratique d’enseignant d’alors.
Depuis toujours et plus que jamais depuis que je m’intéresse à l’organisation apprenante, je pense que le Team Learning, ou « apprenance en équipe » commme le concept est défini dans la traduction française de la 2ème édition de la 5e discipline (0b) est une voie sous-explorée.
Le Team learning est une pratique bien ancrée dans les organisations apprenantes, – apprendre ensemble c’est l’un des 5 piliers de l’organisation apprenante selon Peter Senge.

Des expériences, expérimentations ont également également été faite dans des écoles des quartiers défavorisés de New-York, et elles auraient démontré leur efficacité, je n’ai malheureusement pas de référence à l’appui de cette affirmation, mais je serais V R A I M E N T prêt à apporter mon expérience à un tel projet, dans la durée…

Peut-être aurai-je dans les prochaines semaines un premier terrain d’expérimentation proche de chez moi – tout tout proche – et dans ce cas le thème reviendra de manière récurrente sur ce blog.

2- Le groupe de codéveloppement – la structure de base de base de ma stratégie de formation (continue) personnelle

 

Sans refaire l’histoire du codev ou groupe de codéveloppement professionnel, mieux traité dans un livre rédigé en collaboration et à paraitre en février aux éditions GERESO (1.a) en février 2022, le codev est pour moi la meilleure démarche d’entrée dans une approche collaborative car immédiatement applicable avec des adultes:

  • Pour comprendre de quoi il s’agit, 10 à 15 minutes suffisent;
  • Pour percevoir la valeur ajoutée de la démarche, une séance vous suffira;
  • Pour être en mesure d’animer un tel groupe, en fonction de votre profil, il vous faudra avoir vécu un ou deux cycles et/ou vous être formé(e) de manière intentionnelle et ce n’est pas l’offre de formation qui manque en France.

Mais qu’est-ce qu’un groupe de codéveloppement professionnel?

Sur la 4e de couverture de l’ouvrage de référence (1.b) Adrien Payette et Claude Champagne le définissent ainsi:

Le groupe de codéveloppement professionnel est une approche de formation qui mise sur le groupe et les interactions entre les participants pour favoriser l’atteinte de l’objectif fondamental: améliorer sa pratique professionnelle.

Tapez  « Groupe » AND « Codéveloppement » dans votre moteur de recherche et vous trouverez immédiatement des vidéos, des articles explicatifs sur le comment et le pourquoi des groupes de codéveloppement, j’y ai aussi contribué (2) et je vais continuer dans les mois et années à venir.

La démarche est facile à expliquer, la structure est claire – 6 étapes avec une dernière étape qui porte principalement sur les apprentissages. Les rôles (client – consultant -facilitateur) sont bien différenciés ; les règles sont peu nombreuses et de bon sens rendent l’accès à la démarche vraiment facile.
L’excellence viendra de la pratique – d’une pratique répétée – qui permettra de développer de nouvelles compétences utiles au quotidien dans le travail.

Au travers des groupes de codéveloppement auxquels j’appartiens ou que j’anime, j’apprends dans tous les rôles:

– en tant que client, j’apprends à exposer de manière concise et efficace ma problématique du moment; j’apprends à gérer mes émotions; j’apprends à faire le tri dans les propositions qui me sont faites sans avoir à me justifier, …
– en tant que consultant, j’apprends des propositions des autres consultants, j’apprends à écouter, écouter, écouter, j’apprends à me détacher de mes propres propositions;
– en tant que facilitateur, j’apprends à rester en position basse sur le contenu des échanges et à respecter une position haute sur les règles: je les fait respecter; je suis au service du client et du groupe. J’apprends aussi à ne pas entrer en compétition avec les consultants, je reste modeste, souvent je me restreins – évite de prendre la parole – et, parfois, je m’autorise à prendre une casquette de consultant
quand mon expérience et les circonstances l’autorisent voire l’exigent.

3. la communauté de pratique des professionnels allemands du Learning & Développement

Les communautés de pratique sont un sujet sur lequel je travaille depuis plus de 15 ans.

Mon premier effort, en arrivant en Allemagne, pour une installation professionnelle durable a été de rechercher la communauté dans laquelle je pouvais m’inscrire.
J’ai très rapidement repéré la #CLC (3) et j’ai immédiatement participé aux activités du groupe régional de Stuttgart #CMC7011 après avoir approché les quelques membres fondateurs de ce groupe.

Ainsi, j’ai pu faire l’une de mes premières démonstration des #Learning Battle Cards à Stuttgart, participer à un BarCamp à Koblenz, et être dans l’équipe d’organisation du dernier BarCamp – #CLC21, totalement en ligne.

On apprend plus sur un événement de cette nature en l’organisant. C’était aussi pour moi l’occasion de rendre à la communauté un peu de ce que j’en avais reçu en mobilisant quelques acteurs influents de mon réseau personnel.

4. Le learning Show en octobre à Rennes – l’événement et la communauté d’appartenance en France

Pour le learning show (4), je peux dire que j’en étais dès la première édition, la deuxième, la troisième et la dernière:
1. C’est un événement organisé et animé par une équipe de bénévoles;
2. Les intervenants sont très souvent de qualité (je n’ai pas le souvenir d’avoir été déçu par une intervention);
3. C’est aussi l’endroit ou il faut être – l’opportunité de renouer des liens;
4. Les lieux (le Couvent des Jacobins – Place Sainte-Anne) sont magnifiques;
5. Le programme culturel n’est pas oublié.

Bref, loin des grands salons parisiens mais facilement accessible par le TGV et en métro, le Learning Show reste mon point d’ancrage privilégié avec la France et ma Bretagne natale.
Faut-il aller chercher d’autres raisons ? Plus loin?

Conclusion

Comment conclure?
Si on trouve tout sur Internet pour y apprendre, cet article visait à élargir à l’équipe ou au groupe les situations et modalités d’apprentissage qui souvent vont se révéler plus efficientes / performantes que les approches individuelles et/ou individualisées voire personnalisées, même si dans les faits l’on peut pratiquer en parallèle une approche collective et une approche individuelle (qui n’a pas été évoquée dans l’article ci-dessus).

Dans ma situation personnelle et dans mes pratiques personnelles, les groupes et communauté d’appartenance sont le lieu le plus efficace pour rester (+ ou -) au contact des évolutions technologiques, méthodologiques et de marché du secteur des EDTech, du Learning & Developement.
Ces communautés sont de bons véhicules et filtres pour accéder ou co-produire l’information et la connaissance « up to date », à jour des tendances, dans chacun des pays qui m’intéressent plus particulièrement.

Reférences

0.a Gérard Houiller (voir sur Wikipédia)
0.b PETER SENGEBéatrice Arnaud . Alain GauthierLa Cinquième discipline – éditions Eyrolles, 2016 -pour la traduction (édition augmentée)

1.a Editions Géréso

1.b Adrien Payette et Claude ChampagneLe groupe de codéveloppement professionnel Presses de l’Université du Quebec, 1997

2. Voir par exemple le 13e article d’une série !

3. Site web de la Corporate Learning Community:

4. Site web du Learning Show

 

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