Dans mon précédent billet, je disais en quelques mots ce que je préconiserais en matière d’éducation. Ce qui n’aura parlé qu’aux spécialistes de l’éducation, et peut-être sans nécessairement les convaincre. Dans ce article, après des rappels théoriques, mon intention est tirer les conséquences de ce que serait la mise en oeuvre pratique de la théorie de l’apprentissage situé.
Ce billet tire sa substance théorique d’un article [1] de Josianne Basque déjà mentionné dans les billets précédents.
Dans son article Josiane Basque définit ainsi le terme de contexte:
« Le terme contexte renvoie non pas tant à la situation immédiate dans laquelle l’activité cognitive se déploie (caractéristiques spécifiques de la tâches, contextes formels ou informels, avec ou sans la présence d’autres personnes, avec ou sans outils, etc.) qu’à la culture globale dans laquelle elle prend place (avec ses valeurs, ses pratiques sociales, ses règles, etc.). Selon cette approche (celle de la théorie de l’apprentissage situé), la cognition ne réside pas dans la tête d’un individu, sous la forme de connaissances abstraites qui sont « transportées » d’une situation à une autre. La cognition se plutôt entre une personne et les autres personnes qui l’entourent, les objets et les outils qui se trouvent dans son environnement ainsi que les pratiques sociales développées au sein de sa culture au fil de son histoire. »
Après un long passage sur les le origines de l’apprentissage situé, passage sur lequel nous reviendrons dans notre prochain billet, l’auteure, nous donne le résumé que fait Lauren B Resnick se fondant sur des résultats de recherches, fait des « différences entre l’activité cognitive vécue en contexte scolaire et celle qui se vit en dehors de l’école »:
Commentaires:
De ce qui précède, on pourrait conclure que l’école prépare mal à la vie future car ses activités semble bien artificielle et repose sur une conception erronée de l’apprentissage. Que de temps perdu, et peut-être pire encore, quelles mauvaises habitudes acquises sur les bancs de l’école.
Auriez-vous appris à marcher si vous aviez attendu d’être à l’école pour le faire? Auriez-vous appris à parler, si vous aviez dû attendre d’aller à l’école pour le faire?
Pour revenir à l’article de Josiane Basque, elle tire du « postulat » selon lequel « la pensée est indissociable du contexte dans lequel elle se déploie; … » – Pour les tenants de l’approche contextuelle, la cognition est « située« , c’est à dire inextricablement liée à son environnement physique et social.
Enfin, et ce sera notre dernière citation de Josiane Basque pour aujourd’hui, l’auteure nous dit:
« De ce postulat, nous pouvons tirer trois proposition fondamentales défendues par les tenants de l’approche contextuelle de la cognition:
– la cognition est fondamentalement sociale;
– la cognition est répartie;
– le savoir est dynamiquement construit en fil d’ajustement continus du sujet en activité.
Pour faire vite et radical, ces réflexions n’engagent que moi, et en aucun cas l’auteure préalablement citée:
Huck and Jim on a raft (c) Source Wikipedia
L’apprentissage tout au long de la vie deviendrait une réalité :
Affiche de promotion du TWI – (c) Source Wikipedia
Toute les modalités d’éducation et de formation évoquées ci-dessus sont déjà possibles, tout a déjà été expérimenté, tous les modèles sont là, et les outils ne manquent pas…
Alors, qu’est-ce que l’on attend?
[1] Basque Josiane (2004) Le transfert d’apprentissage, qu’en disent les contextualistes. In A. Presseau et M. Frenay, Le transfert d’apprentissage: comprendre pour mieux intervenir. Quebec : Presses de l’université Laval
Billets précédents:
Billet 1: Définitions de l’apprentissage situé
Billet 2: Pourquoi s’intéresser à la théorie de l’apprentissage situé?
Billet 3: Démarche et retour aux sources
Billet 4: Mai 1968 et l’apprentissage situé
Billet 5: Apprentissage situé et conversation
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