Dans mon billet précédent, j’ai évoqué le passage de l’article [1] de Josiane Basque qui faisait référence aux différents contributeurs à la théorie de l’apprentissage situé. Dans ce billet, je vais présenter les contributions de la psychologie soviétique, plus précisément les contributions de Vygotsky et Leontief, selon Josiane Basque.
L’auteure nous dit
» Vygotsky croit, par exemple, que les habiletés d’autorégulation cognitive se développent graduellement chez les enfants selon un processus d’intériorisation graduelle de l’activité métacognitive d’abord assumée par des adultes ou des pairs plus compétents. »
Commentaire: Et l’on voit immédiatement le lien avec la théorie de la ZPD (on Zone Proximale de Développement) la zone dans laquelle un apprenant se trouve quand il peut faire avec l’aide d’un tiers plus compétent ce qu’il ne peut pas faire seul.
Dans la même section de son article,Basque nous résume ainsi les trois niveaux de la théorie de l’activité selon Leontief:
« Pour Leontief, une activité, est un système comportant une structure à trois niveaux distincts mais inter-reliés, soit le niveau des activités proprement dites, celui des actions et celui des opérations. Le niveau des activités est celui des de la motivation globale qui incite plus ou moins consciemment un individu à agir; … Une activité est réalisée par une série d’actions conscientes guidées par un but plus précis. Le troisième niveau … est celui des opération spécifiques qui peuvent être exécutées de manière non consciente et qui varient selon les conditions très concrètes dans lesquelles elles lieu. »
Ce qui me semble important, au regard de la théorie de l’apprentissage situé, c’est que dans les deux cas, le sens des actions et le processus ne peuvent se comprendre que dans un contexte social. En reformulant, si l’individu est seul il ne peut pas construire sa connaissance, ni même définir le sens de son action. Me reviens en mémoire cette phrase souvent citée, y compris par moi-même, de Monsieur Philippe Carré: « On apprend toujours seul, jamais sans les autres« .
[1] Basque Josiane (2004) Le transfert d’apprentissage, qu’en disent les contextualistes. In A. Presseau et M. Frenay, Le transfert d’apprentissage: comprendre pour mieux intervenir. Quebec : Presses de l’université Laval
Billets précédents:
Billet 1: Définitions de l’apprentissage situé
Billet 2: Pourquoi s’intéresser à la théorie de l’apprentissage situé?
Billet 3: Démarche et retour aux sources
Billet 4: Mai 1968 et l’apprentissage situé
Billet 5: Apprentissage situé et conversation
Billet 6: Lucy Suchman, mon téléphone portable et moi
Billet 7: Conversations avec moi-même (n° 1)
Billet 8: L’apprentissage situé mis en pratique, cela ferait quoi?
Commentaires récents