Souvenez-vous de la première conversation avec moi-même et de son but : il s’agit de faire la point sur les apprentissages effectués au cours des 3 dernières semaines qui sont directement en relation avec la théorie de l’apprentissage situé
Eh bien, qu’as-tu appris depuis la dernière fois?
Peut-être le plus important, c’est que la théorie de l’apprentissage située est toujours avec moi.
Tu peux préciser?
Tout simplement qu’elle est en permanence disponible à l’état subconscient et qu’elle constitue une grille de lecture des situations d’apprentissages formelles ou informelles dans lesquelles je suis plongé.
Peux-tu être un peu plus concret?
Je vais faire une analogie:
Te souviens-tu du moment où tu as eu en main un bon appareil photo, et que tu as commencé à faire des photos en pleine conscience? Pour moi, cela s’est traduit immédiatement par une autre manière de regarder les choses. J’ai commencé à tout voir à l’intérieur d’un cadre. Dès que mon regard se posait sur un objet, une scène, je le mettait dans un cadre, même si je n’avais pas d’appareil photo avec moi.
Je vois, mais …
Tout simplement, que j’applique les éléments que je connais de la théorie à l’analyse de toute situation, toute communication. Tout ce que je vois, j’entends est confronté mentalement, automatiquement, à ce que la théorie dit sur la connaissance. Tout ce que j’entends sur l’apprentissage est systématiquement ramené à ce cadre de référence. Cela rentre-t-il ou pas dans le cadre?
As-tu appris autre chose?
Oui, j’ai largement vérifié l’hypothèse que je faisais que pour apprendre, il faut se forcer à sortir de sa zone de confort (à moins d’y être forcé par les événements).
Qu’est-ce que la zone de confort?
Je ne vais chercher une définition formelle, mais pour moi, on est dans sa zone de confort quand on peut fonctionner avec le minimum d’énergie mentale, quand on connait tout d’avance, j’ai d’ailleurs écrit un billet invitant les formateurs à sortir de leur zone de confort.
Cela consiste en quoi précisément » sortir de sa zone de confort »?
C’est décider de faire quelque chose que l’on n’aime pas vraiment, que l’on ne sait pas vraiment faire et/ou qui nous fait peur dans le but d’apprendre et de faire évoluer nos représentations et comportements.
Alors, que vas-tu faire prochainement pour sortir de ta zone de confort?
Je vais répondre aux impulsions reçues ces derniers jours, et comme Yannis, un ami, m’y a invité lors d’une séance sur Skype en début de semaine, je vais prototyper mes idées/projet et prendre quelques risques.
Prendre des risques ? Lesquels?
Je vais radicalement modifier les premières ligne de mon profil LinkedIn, et y présenter mes projets futurs, en écrivant une lettre à moi-même datée de 2027.
Vraiment?
Le plus simple c’est d’y aller voir, si la lecture de l’anglais ne te pose pas de problème.
Profil LinkedIn de Christian Martin
Au cours des prochains billets, je reviendrai sur les écrits de Jean Lave et Etienne Wenger. Ecrits qui ont déclenché ce projet d’écrire une série de 101 billets sur mes recherches autour de la théorie de l’apprentissage situé.
Billets précédents:
Billet 1: Définitions de l’apprentissage situé
Billet 2: Pourquoi s’intéresser à la théorie de l’apprentissage situé?
Billet 3: Démarche et retour aux sources
Billet 4: Mai 1968 et l’apprentissage situé
Billet 5: Apprentissage situé et conversation
Billet 6: Lucy Suchman, mon téléphone portable et moi
Billet 7: Conversations avec moi-même (n° 1)
Billet 8: L’apprentissage situé mis en pratique, cela ferait quoi?
Billet 9: Contribution de la psychologie soviétique à la théorie de l’apprentissage situé
Billet 10: Les apports de la philosophie à la théorie de l’apprentissage situé
Billet 11: Focus sur l’école Dewey
Billet 12: Apports de la psychologie de la perception – la notion d’affordance
Billet 13: Apprentissage situé et intelligence artificielle, deep learning, réalité virtuelle, réalité augmentée, etc…
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